« The Genius » était le surnom que lui avait attribué Frank Sinatra. Ray Charles Robinson (de son vrai nom) a su laisser une empreinte indélébile dans le monde de la musique. Oscillant entre le Jazz, le Rythm’n blues, le Gospel et la Country, Ray Charles est également l’un des fondateurs de la Soul musique. Né le 23 septembre 1930, dans le comté d’Albany dans l’État de Géorgie aux États-Unis, il a grandi à Greenville, en Floride.
Traumatisé par la mort accidentelle de son petit frère George qui s’est noyé dans une lessiveuse, il développe peu de temps après un glaucome aux yeux. À l’âge de 7 ans, il est atteint de cécité. Sa mère l’inscrit dans l’école spécialisée pour sourds et aveugles de Saint-Augustine dans laquelle il apprend à jouer sur de nombreux instruments de musique. Au décès de sa mère, à l’âge de 15 ans, il part s’installer à Jacksonville. En 1946, il prend un bus pour Seattle où il commence sa carrière légendaire.
Ray Charles en 3 albums
Difficile de classer Ray Charles dans une catégorie musicale tellement son répertoire est vaste. Parmi les principaux albums de l’artiste, on trouve le premier album live « Ray Charles at Newport » enregistré lors du Newport Jazz Festival en 1958, sous le label Atlantic Records. Dans cet album figure « I Got a Woman » titre emblématique du musicien en 1954. Ce titre se classe parmi les plus grandes chansons de tous les temps d’après le magazine américain Rolling Stone. Elvis Presley en fait une reprise qui deviendra célèbre en 1956.
En 1960, Ray Charles sort « The Genius Hits the Road » sous le label ABC Records. L’album qui sera classé à la 9e place dans le Billboard est composé de 9 titres dont le célèbre « Georgia on my mind ». Cet album, réédité en 1997 et en 2009, comporte de nombreux bonus dont « Hit the Road Jack », formidable standard du jazz américain.
Le dernier album de Ray Charles, intitulé Genius Loves Company, est essentiellement constitué de duos avec notamment Elton John, B.B. King, Van Morrison ainsi qu’avec la nouvelle génération comme Norah Jones et Diana Krall. Ray Charles décédera peu de temps après l’enregistrement de cet album en 2004, à l’âge de 73 ans.
Les albums vinyles encore disponibles
Ray Charles, un monstre sacré aux multiples facettes
En tant qu’artiste, chanteur, musicien, compositeur, arrangeur et chef d’orchestre, Ray Charles a créé un ensemble d’œuvres à la fois intemporel et large. Sa profonde compréhension de la musique fait que ses chansons reflètent toutes les émotions humaines. Il découvre peu à peu son style en retirant le côté religieux du Gospel pour obtenir un Rhythm’n’ blues plus osé et libre.
C’est dans les années 1960 que Ray Charles a composé ses plus belles musiques. Ignorant systématiquement les frontières musicales, il chantait et jouait ce qui lui semblait juste.
À la croisée des musiques noires et blanches, Ray Charles a fortement influencé les Rolling Stones et les Beatles. De l’union du Blues et du Gospel va naître la musique Soul. Ray Charles va ainsi hériter du nom de « grand prêtre de la Soul ». En puisant ses sources dans la musique blanche, il sera le premier artiste noir à enregistrer deux albums Contry. Pour Ray Charles, la Country et le Blues sont des frères de sang.
L’hymne national de la Georgie
[su_section background=”#f8a950″ fullwidth=”yes” parallax=”no” border=”2px solid #ff782c” text_shadow=”0px 1px 10px #ffffff”][/su_section]Le saviez-vous ?
L’un des titres phares de Ray Charles « Georgia on my mind » devient l’hymne national de la Georgie en 1979. Ce titre a accompagné l’artiste tout au long de sa carrière. Il l’a interprété sur les scènes du monde entier. « Georgia on my mind » n’est pourtant pas l’œuvre de Ray Charles, mais de Hoagy Carmichael composé en 1930. La légende dit que Ray Charles fredonnait régulièrement cette chanson. Son chauffeur, à force de l’entendre, lui aurait suggéré de l’enregistrer. Grâce à l’interprétation de Ray Charles, « Georgia on my mind » devient alors un des morceaux les plus célèbres de la musique américaine.
Ce titre a une signification particulière pour Ray Charles, lui qui est né dans l’État de la Géorgie. En reprenant ce titre, il montre son attachement à cet État américain, mais également sa souffrance envers une Georgie profondément raciste. Dans les années 1960, il devient un fervent défenseur des droits civiques aux côtés de son ami, Martin Luther King. C’est donc quelques années après l’abolition des lois Jim Crow, qui met fin à la ségrégation raciale aux États-Unis, que le gouvernement de la Georgie choisit « Georgia on my mind » comme hymne national.
L’étendue de l’univers musical de Ray Charles est tellement riche que l’artiste ne peut se résumer en un seul album. À son actif, de nombreux titres qui atteindront le sommet des charts américains. On peut noter « I Got a Woman », « Mess Around », « What’d I Say », « Night Time Is the Right Time », « Hallelujah I Love Her So », « Georgia on My Mind », « Hit The Road Jack », « Unchain My Heart » (repris en 1987 par Joe Cocker) ou encore « I Can’t Stop Loving You ». Mais si vous devez en choisir un seul, « The Very Best of Ray Charles » vous fera (re) découvrir tous les plus grands standards du Genius !